Résultats du questionnaire lancé à travers la plateforme de participation citoyenne sur le développement des zones montagneuses
« Résultats du questionnaire lancé à travers la plateforme de participation citoyenne sur le développement des zones montagneuses »
Dans le cadre de l’intérêt qu’il porte au sujet du développement des zones montagneuses au Maroc, le CESE a sollicité, du 5 au 29 avril 2022, la contribution des citoyen(ne)s à travers sa plateforme « Ouhariko » concernant cette question. Le nombre d’interaction avec le sujet est de 19071 dont 813 répondants au sondage. Ces interactions font ressortir globalement la perception des citoyen(e)s par rapport à la situation des zones de montagnes en termes d’accessibilité aux services de base et d‘exploitation des ressources naturelles, ainsi qu’aux politiques et programmes à prioriser pour promouvoir un développement durable et inclusif dans ces zones. A noter que ces résultats vont être pris en compte au niveau du rapport annuel du CESE au titre de l’année 2022.
Graphique 1 : Situation actuelle des zones de montagnes au Maroc en termes d’accessibilité aux services sociaux de base
Concernant la situation actuelle des zones de montagnes en termes d’accessibilité aux services de base, 76,36% des répondants se sont dit insatisfaits du niveau d’accès aux services de santé, contre 55,58% pour les services de l’éducation et 44% pour les services liés à la connectivité numérique. De même, 49,19% et 43,28% respectivement des répondants déclarent qu’ils ne sont pas du tout satisfaits des infrastructures et de l’habitat en zones montagneuses.
Graphique2 : Exploitation des ressources naturelles et du patrimoine culturel des zones montagneuses
Quant à l’exploitation des ressources naturelles et du patrimoine culturel dont disposent les zones montagneuses, les répondants estiment que des ressources telles que le tourisme de montagne (54,24% des participants), l’artisanat, les spécificités culturelles et le savoir-faire (56,26%) ainsi que l’élevage (62%) demeurent peu exploitées. En revanche, d’autres secteurs sont, de l’avis des participants, surexploités, notamment les forêts (44%) et les ressources en eau (37,53%).
Graphique3 : illustration de l’exploitation de quelques secteurs
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Par ailleurs, les répondants qui considèrent que les ressources naturelles des zones de montagnes sont convenablement exploitées ne dépassent 6% pour l’agriculture, 10% pour les forêts, 11% pour la culture du cannabis, 16% pour l’élevage, 11% pour les ressources en eaux et 12% pour les ressources minières.
Graphique4 : Appréciation de l’approche adoptée pour le développement des zones montagneuses
En ce qui concerne l’appréciation de l’approche adoptée pour le développement des zones montagneuses, 85,92% des répondants déclarent que les communes des zones montagneuses manquent de capacités financières et de compétences humaines pour jouer pleinement leur rôle dans le développement local. Par ailleurs, 80% estiment que l’action est mise sur le désenclavement des zones montagneuses et leur équipement en infrastructures, sans pour autant accorder la même importance au développement de l’élément humain.
De même, 78,65% des participants témoignent que les programmes de développement n’intègrent pas suffisamment les préoccupations et besoins spécifiques des populations des zones montagneuses.
Graphique 5 : classement des mesures à adopter pour assurer un développement équitable et durable des zones montagneuses.
Selon le classement établi par les participants, cinq mesures prioritaires sont à même d’assurer un développement équitable et durable des zones montagneuses. Il s’agit de :
- Doter les zones montagneuses d’une politique publique intégrée et spécifiquement dédiée à leur développement.
- Redynamiser l’économie des zones de montagne en ciblant les secteurs pourvoyeurs de richesse et de l’emploi des jeunes.
- Préserver l’environnement et assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles.
- Valoriser le patrimoine culturel des zones de montagne et le transformer en richesse économique.
- Renforcer les mécanismes de gouvernance et de financement du développement des zones de montagne.
En guise de conclusion, il ressort que plus de la moitié des répondants ne sont pas du tout satisfaits de la qualité de l’accès aux services de base en zone de montagnes. Par rapport à l’exploitation des ressources naturelles et du patrimoine culturel dont disposent les zones montagneuses, les répondants déclarent que certaines ressources sont peu exploitées, notamment le tourisme de montagne (54,24%), l’artisanat et les spécificités culturelles et savoir-faire (56,26%) et l’élevage (62%) et la culture du cannabis (31%). En revanche, les ressources estimées surexploités selon les répondants sont les forêts (44%) et les ressources en eau (37,53%). S’agissant de l’approche adoptée pour le développement des zones montagneuses, la grande majorité des participants (plus de 85%) soulignent le manque de ressources financières humaines suffisantes comme étant un facteur impactant négativement le rôle des communes des zones montagneuses dans le développement local. Par ailleurs, les répondants placent la mise en place d’une politique publique intégrée et spécifiquement dédiée au développement des zones montagneuses, à la tête des mesures prioritaires à adopter pour assurer un développement équitable et durable de ces zones.