Depuis son accession à l’indépendance, le Maroc a mis en place des politiques de développement territorial pour faire face aux enjeux de l’articulation entre des territoires géographiquement contrastés (plaines et zones du littoral d’un côté et chaînes montagneuses et régions désertiques de l’autre.) et la réduction de la fracture entre les villes et les campagnes. Pour ce faire, différentes approches et stratégies ont été mises en œuvre. La plus significative et récente est la réforme de la Régionalisation Avancée, adoptée en 2015, et conçue comme une composante fondamentale d'un nouveau modèle de développement économique et social, « le modèle de développement national […] s’avère aujourd’hui inapte à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux et à réaliser la justice sociale » . La régionalisation, au-delà d’un cadre juridique, des schémas et programmes régionaux, des organismes et des dispositifs de suivi…est une question de volontarisme d’abord et avant tout. Dans le cadre de cette gouvernance locale renouvelée stipulée par la Régionalisation, la région « doit constituer un pôle de développement intégré, dans le cadre d’un équilibre et d’une complémentarité entre ses zones, ses villes et ses villages, de telle sorte qu’elle contribue à endiguer le mouvement d’exode vers les villes ». 
 Il n’y a pas de territoire pauvre. Il y a que des territoires sur lesquels nous avons réfléchi et dans lesquels nous avons investi, et d’autres qu’on a perdu de vue, refusant de redécouvrir leurs potentialités cachées.